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La télévision numérique et le cross-média

La télévision numérique et le cross-média

Un reportage EQDA

Cela fait dix ans que la Suisse est touchée par l’ère de la télévision numérique. Une technologie qui propose une image en haute définition et des choix plus variés. Sur les chaînes de la Radio Télévision Suisse, les téléspectateurs peuvent par exemple choisir entre regarder la télévision, lire des informations en ligne sur le Télétexte ou écouter la radio.

En Indonésie, la télévision est encore à l’ère analogique. Lorsque vous allumez votre poste, vous ne pouvez que regarder la télévision et la qualité de l’image est encore moyenne. Mais l’Indonésie migre lentement vers la télévision numérique, qui deviendra réalité en 2018.

J’ai découvert ce qu’était vraiment la télévision numérique lors de ma visite chez Cécile, la journaliste de la RTS qui m’accueille en Suisse. Elle m’apprend à utiliser sa télécommande.
« Tu peux presser sur ce bouton et la première chaîne de la RTS apparaît. Si tu cliques ici, tu verras apparaître des informations sous forme de texte, qui sont rédigées par notre rédaction online. Tu peux aussi écouter la radio, notamment les émissions de la RTS qui sont diffusées depuis Lausanne », m’explique-t-elle.

A ce moment-là était diffusée en direct une émission sur le tunnel ferroviaire le plus long du monde (57 kilomètres), qui était inauguré ce jour-là en Suisse. A la télévision, en ligne ou à la radio, toutes les informations évoquaient ce tunnel dont la construction a duré 17 ans. La chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et le Premier ministre italien Matteo Renzi assistaient à la cérémonie d’ouverture.
Le tunnel du Gothard passe sous les Alpes et relie l’Europe du Nord à l’Europe du Sud. Le nouveau tunnel doit fluidifier le trafic, les trains remplaçant les camions pour le transport de marchandises. Les équipes de la RTS étaient très occupées ce jour-là pour coordonner la diffusion de ce direct sur toutes les plates-formes.
La RTS est un média audiovisuel qui fait partie de la Swiss Broadcasting Corporation (SRG SSR) régi par un conseil d’administration qui est choisi par le Conseil fédéral (gouvernement).
La SSR compte cinq unités d’entreprise : SRF qui regroupe la radio et la télévision de langue suisse allemande, la Radio Télévision Suisse en français, la Radiotelevisione Svizzera en italien et la Radiotelevisiun Svizra Rumantscha en langue romanche. La dernière unité concerne Swissinfo (swissinfo.ch) et s’adresse aux Suissses de l’étranger.

A la RTS, la radio n’est plus juste un média qui s’écoute. Durant certaines heures, le matin notamment, les émissions de radio sont filmées et diffusées en direct à la télévision. Lors de ma visite dans les bureaux de la radio à Lausanne, j’ai vu un studio de radio spécial, équipé de plusieurs caméras qui sont connectées à un studio de télévision à Genève.

La loi en Suisse exige que chaque citoyen paie une redevance qui finance la SSR. Pour certains journalistes que j’ai rencontrés, cette disponibilité des fonds est l’un des facteurs qui contribue à l’innovation à la RTS. Mais cela est également une grande responsabilité pour les journalistes, car il faut respecter le mandat du peuple et lui proposer des informations de bonne qualité.

Mais comment éviter la concurrence entre radio et télévision au sein d’un même groupe et comment faire s’unir les journalistes de chaque antenne ? La radio est très réactive et peut s’écouter partout. La télévision a besoin d’images pour exister mais elle touche un très large public. Quant au web, il est le plus rapide grâce notamment aux réseaux sociaux. J’ai posé la question au rédacteur en chef du site RTSinfo.ch, Nicolas Roulin. «Oui, il pourrait y avoir une certaine concurrence pour être le premier à diffuser une information. Mais cela fait dix ans maintenant que nous travaillons sur la coordination entre les antennes», me répond-il. La synergie n’est pas facile à appliquer, il s’agit d’un processus long et progressif, reprend-il. Et ce d’autant que les bureaux de la RTS sont situés dans deux villes, à Genève et à Lausanne. « Tous les jours, on doit faire des réunions à distance pour coordonner les journalistes de la télévision, la radio et du web. ». J’ai moi-même pu assister à une de ces réunions : les responsables des programmes de la radio à Lausanne sont assis à une table ronde, un œil sur leur écran d’ordinateur. La table de conférence est équipée de haut-parleurs reliés à la rédaction de Genève. Durant cette séance, chaque participant est appelé à exprimer son opinion et ses idées sur les informations à traiter durant la journée.
Cette brève rencontre avec Nicolas Roulin me donne un point de vue nouveau sur l’impact positif du système de cross-média. (Dian Lestari).
Traduction de l’indonésien: Dwiria Wahyuni. Relecture des traduction: Cécile Rais

Article original en ligne

Dian Lestari

Dian Lestari est journaliste à la Tribun Pontianak depuis 2009, après avoir passé trois ans au Pontianak Post. Pontianak est la capitale du Kalimantan de l’ouest, une province indonésienne. Dian est très active dans diverses organisations de journalistes et dans la poursuite de sa formation en cours d’emploi, notamment sur les femmes et les médias, la religion et les relations interculturelles, l’environnement, ou le journalisme de données. Elle a obtenu plusieurs distinctions journalistiques entre 2010 et 2015.

Cécile Rais

Cécile Rais est journaliste pour RTSinfo.ch, le site d’informations de la Radio Télévision Suisse. Après des études de journalisme à Neuchâtel, elle se tourne vers le multimédia et plus particulièrement vers les récits long format. La problématique de la déforestation sur l’île de Bornéo était dès lors un terrain idéal pour un récit mêlant vidéos, textes et éléments graphiques.

Dian Lestari

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