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Le spatial, compétition globale au service des petits paysans

Le spatial, compétition globale au service des petits paysans

Un reportage EQDA

Bangalore (ats)  La globalisation est souvent décriée en Inde par les agriculteurs. Mais la lutte menée par le gouvernement pour se positionner comme un acteur majeur dans la compétition technologique et spatiale profite aussi parfois aux moins éduqués d’entre eux. Les centres de ressources dans les villages (VRC) leur apprennent à distance à mieux optimiser leurs sols.

L’Inde est devenue en 2014 le premier pays asiatique à mettre une sonde en orbite autour de Mars, devançant la Chine, qui avait échoué, et le Japon. L’opération a été pilotée par l’Organisation de recherche spatiale indienne (ISRO) depuis la capitale du Karnataka, la dynamique Bangalore et ses 6 millions d’habitants.

Mais cette prouesse cache les programmes moins connus de l’ISRO au profit des citoyens. Au total, 700 millions d’Indiens vivent dans 600 000 villages. Depuis huit ans, cette agence a lancé plus de 6000 programmes d’assistance aux habitants peu éduqués dans des villages reculés.

De quelques sites au départ, ils ont atteint actuellement au total 461 villages dans 22 Etats. Sociologues, statisticiens, techniciens et d’autres collaborateurs encore font fonctionner ce partenariat décentralisé. Outre des domaines comme l’éducation et la santé, un projet est consacré à l’agriculture.

Prévoir les dommages

L’objectif consiste à leur apprendre comment utiliser au mieux leurs semences et leurs terres, notamment face au réchauffement climatique et à la disparition des sols. Concrètement, des salles informatiques ont été établies dans des villages et des enseignements à distance sont proposés.

Grâce à la technologie spatiale, les petits paysans peuvent ensuite suivre sur leur portable les mises en garde et les dangers météorologiques. Mais le mandat de l’ISRO ne s’arrête pas là. Profitant de cette technologie spatiale et géo-spatiale, le ministère de l’agriculture et du bien-être des paysans a lancé en 2012 un centre de prévision des cultures, le Mahalanobis National Crop Forecasting Centre (MNCFC).

En permanence, au niveau national comme local, des variables sont analysées pour là aussi accompagner au mieux les agriculteurs face aux risques météo sur 11 différents types de cultures. Notamment sur le niveau des précipitations.L’évaluation des sécheresses agricoles est encore assurée dans 13 Etats de l’Inde. Le gouvernement les utilise lui pour peser sur les importations et les exportations, les prix, le stockage, explique le directeur du MNCFC, Shibendu Shankar Ray.

Laurent Sierro

Laurent Sierro est journaliste à la rubrique internationale de l’Agence télégraphique suisse (ats) depuis 2004. Outre des collaborations avec plusieurs médias français ou suisses, il a notamment été par le passé correspondant en Suisse de l’hebdomadaire Courrier International entre 2004 et 2011. ll est membre du Réseau transatlantique de journalistes du Centre d’études internationales et stratégiques (CSIS) de Washington. Voyageur de continent en continent, ses reportages l’ont mené de la bande de Gaza à la République démocratique du Congo (RDC) en passant par l’Ukraine ou la Bosnie.

Nrupathunga S K, Inde

Depuis 2011, Nrupathunga est corrrespondant dans la région de Shivamogga pour le quotidien Deccan Herald, publié dans plusieurs villes du Karnataka et à New Dehli. Le district de Shivamogga (Karnataka) se situe dans les Western Ghats. Nrupathunga couvre de nombreux sujets liés au développement politique, culturel, social et envrironnemental ainsi qu’à la vie rurale. Nrupathunga a collaboré auparavant durant deux ans au New Indian Express dans les districts de Chitradurga et de Hassan, toujours au Karnataka. Il a aussi été rédacteur au Dekkan Herald dans les bureaux de Bengaluru et Mysuru pendant deux ans. Il donne sur demande des séminaires sur le journalisme et la littérature anglaise dans des collèges. Nrupathunga a étudié le journalisme et l’anglais au collège ST Aloysius College à Mangalore et obtenu une maîtrise en anglais à l’université de Mangalore. Durant ses études, il a mené un projet sur « Le système de caste – Une perspective moderne ». Il est né en 1982, habite à Bhadravathi. Ce voyage en Suisse est sa première visite dans un pays étranger.

Laurent Sierro

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