UN REPORTAGE PHOTO DE CHRSTIAN BRUN AU VIETNAM – MEDIA DE REFERENCE : 24HEURES – LE COURRIER
Ce botaniste vietnamien, découvre la vallée d’Aloi en 1977. Avec d’autres scientifiques gouvernementaux, il vient y étudier les séquelles écologiques de la guerre. Rien ne repousse dans les sols empoisonnés. L’équipe ne trouve que l’acacia pour supporter la dioxine, ils en font planter intensivement pour reboiser la région et donner aux habitants quelques moyens de subsistance. M. Boi , touché par le sort des victimes, reviendra fréquemment dans la vallée. Depuis sa retraite, il s’y consacre entièrement.
Il parcourt aujourd’hui forums et colloques sur l’agent orange pour parler de « sa vallée », cherche des fonds en contactant les acteurs internationaux de l’aide humanitaire. Puis utilise ces fonds et son savoir pour trouver des solutions simples et durable : comme cette barrière végétale qu’il a fait planter, avec des féviers et des acacias épineux, autour de la zone la plus contaminée de l’ancienne base américaine d’A Shau. Afin d’empêcher enfants et animaux de pénétrer en cet endroit où la dioxine sera encore dangereuse dans cent ou deux cents ans.
Par contre, le botaniste affirme qu’en dehors des “points chauds” contaminés par l’agent orange, les anciennes variétés de végétaux devraient commencer à pouvoir germer. Si l’on trouve les fonds pour ces plantations, les anciennes forêts et leur biodiversité mettraient 100 à 150 ans à revenir.
Parer au plus urgent
Depuis qu’il s’investit pour la vallé d’A Luoi, le scientifique établit les priorités pour utiliser pragmatiquement les fonds collectés. D’abord avec son ingénieuse barrière végétale. Puis, captant l’eau dans la montagne, il fait installer une station de traitement pour alimenter les habitants, qui buvaient l’eau contaminée des trous de bombes. Ces fonds lui ont également permis d’offrir des vaches et des plantations de rotins aux victimes, afin de les aider à subvenir à leurs besoins. Son projet actuel est de collaborer avec le vétéran américain Chuck Searcy et le programme RENEW pour amener à A Luoi des cultures de champignons comestibles que les familles de victimes exploiteraient pour dégager un revenu.