LES REPORTAGES DE PRISCILLA DE PAULA EN SUISSE ET CLAUDE AYER AU BRESIL
A première vue, l’unanimité prévaut lorsqu’on parle d’électricité d’origine éolienne. Voilà une énergie propre, renouvelable, une réponse possible au réchauffement climatique. Mais, alors que la Suisse a décidé d’abandonner le nucléaire, une seule éolienne a pu être mise en service en 2012. Au total, on en compte toujours qu’ une trentaine, une moitié d’entre elles dans le Jura. En l’absence d’un plan directeur cantonal, des éoliennes ont ainsi pu défigurer une région aussi préservée que les Franche- Montagnes. De proches voisins se plaignent d’atteinte à leur santé. Depuis, plusieurs communes du Jura se sont prononcées pour un moratoire, voire en faveur d’une interdiction totale.
Situation toute différente au Brésil, en pleine croissance. Par centaines et à un rythme très soutenu, les éoliennes prolifèrent sur un millier de km de la côte très ventée du Nordeste. Grâce à elles, le Ceará va acquérir son autonomie énergétique en une décennie. Ces implantations se font parfois dans des zones très touristiques , ou même théoriquement protégées, après des fouilles archéologiques promptement expédiées. Au milieu de villages aussi , à l’issue de simulacres de procédures démocratiques. L’intimidation et la répression ont jusqu’ici eu raison des quelques tentatives de résistance. La destruction à large échelle des champs de dunes pourrait de surcroît favoriser l’érosion provoquée par l’élévation du niveau de la mer, conséquence du réchauffement climatique.