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Créer un jeu pour protéger la forêt 

Créer un jeu pour protéger la forêt 

Un reportage EQDA

Alors qu’il travaillait sur le projet Terra-i qui vise à récolter des données en temps réel sur la déforestation dans le monde, le professeur Andres Perez-Uribe a eu l’idée de mêler les données récoltées et le divertissement. Le professeur et ses collègues de la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) ont ainsi créé un jeu visant à protéger la forêt.

Ce jeu n’est pas simplement un divertissement car il se base sur des données réelles concernant la localisation des forêts en danger.  Les joueurs sont invités à découvrir les conditions réelles des forêts dans les lieux qu’ils visitent. Ils doivent protéger la forêt des déprédations.

Andres Perez-Uribe nous fait voir le jeu, téléchargé sur son téléphone portable. «Ce système de jeu est uniquement basé sur des conditions réelles sur le terrain. Les joueurs savent exactement où se trouvent les dommages qu’ils contemplent», insiste-t-il.

Le rôle du joueur est de confirmer s’il voit ou non des signes de déforestation. Et c’est cette information qui intéresse les scientifiques: lorsqu’un joueur confirme qu’il voit sur son écran un cas de déforestation, cette donnée est transmise à l’équipe de recherche qui peut elle-même confirmer le cas, mais cette fois dans le monde réel.

Quant au joueur, il peut ensuite décider des «armes» qu’il veut utiliser pour protéger son bout de forêt. Andres Perez-Uribe choisit d’utiliser trois tanks, un chiffre insuffisant face aux cinq grosses pelles mécaniques qui se présentent pour défricher un bout de forêt. Cette partie du jeu ne donne aucune information aux scientifiques, elle ne sert qu’à divertir les joueurs.

Le professeur exprime son mécontentement: «Oh, je viens de perdre ! Il y a trop de gens qui détruisent la forêt». Quelques secondes plus tard, l’écran du smartphone affiche un sec «vous avez perdu», qui fait sourire Andres Perez-Uribe face à sa défaite virtuelle. 

Il explique que l’idée du projet est de sensibiliser les gens face à la déforestation. Mais le jeu n’est pas terminé. «Nous allons chercher le financement pour une diffusion sur le marché», indique le professeur.

La science dans la joie

Toujours dans l’esprit de la science qui s’amuse, Andres Perez-Uribe et le chercheur Julien Rebetez nous présentent également une «poubelle magique». Le professeur jette une bouteille en plastique dans la poubelle, qui sonne de manière tonitruante. Boummmm ! Cette poubelle est également intelligente car elle ne sonne que pour les bouteilles en plastique…  «C’est la science pour le plaisir», s’amuse le professeur. 

Cette visite sur le campus de HEIG-VD a été très instructive sur la manière dont on peut utiliser les nouvelles technologies pour sauvegarder la forêt tropicale. Et très amusante aussi… (Dian Lestari)

Traduction de l’indonésien: Dwiria Wahyuni. Relecture des traduction: Cécile Rais

Article original en ligne

Dian Lestari

Dian Lestari est journaliste à la Tribun Pontianak depuis 2009, après avoir passé trois ans au Pontianak Post. Pontianak est la capitale du Kalimantan de l’ouest, une province indonésienne. Dian est très active dans diverses organisations de journalistes et dans la poursuite de sa formation en cours d’emploi, notamment sur les femmes et les médias, la religion et les relations interculturelles, l’environnement, ou le journalisme de données. Elle a obtenu plusieurs distinctions journalistiques entre 2010 et 2015.

Cécile Rais

Cécile Rais est journaliste pour RTSinfo.ch, le site d’informations de la Radio Télévision Suisse. Après des études de journalisme à Neuchâtel, elle se tourne vers le multimédia et plus particulièrement vers les récits long format. La problématique de la déforestation sur l’île de Bornéo était dès lors un terrain idéal pour un récit mêlant vidéos, textes et éléments graphiques.

Dian Lestari

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